Canton du Cateau-Cambrésis
Arrondissement de Cambrai
Superficie : 1302 ha
Population en 2006 : 872 habts
Noms des habitants : les Catillonnais
Cours d’eau : La Sambre
Origine du nom : du nom d’un petit château ayant existé avant la création du village, mais dont aucune archive ne fait mention ; peut-être s’agit-il du manoir Wiot de Rainbourlieu cité en 1275, à moins que Catillon ne soit qu’un diminutif de la ville du Cateau-Cambrésis dont Catillon défendait l’accès à l’est.
Blason : tiré d’un sceau échevinal, il représente une tour crénelée avec porte, avec, en son milieu, un K, lettre qui est présente sur une ancienne pierre de bornage de délimitation du territoire ; le K comme la tour font référence à la signification de Catillon.
Historique : Catillon, ville neuve du Moyen-âge, doit sa création à Roger de Wavrin, évêque de Cambrai entre 1180 et 1186, date ou les premières du village apparaissent dans les archives sous le nom de « villam Castellionis » en 1186, ou de « nove terre de Castellione ultra Sambram » à la même date. Jusqu’à la Révolution, les évêques de Cambrai possèdent la seigneurie, la dîme et le patronage du lieu. Bâti le long de la Sambre, le village se caractérise essentiellement par son plan géométrique constitué de 8 rues parallèles, espacées entre elles de 80 mètres environ, et encadrées par deux rues parallèles à la Sambre et d’une troisième rue, parallèle aux deux autres, qui coupe le plan du village en deux et qui mène à la place établie entre la 2ème et 3ème rue. La désignation des rues – première, deuxième…- est utilisée jusqu’en 1900, date d’apparition du nom des rues actuelles.
Catillon-sur-Sambre est un ancien bourg avec de nombreux hameaux satellites.
Le plus gros d’entre eux, La Groise se sépare de la commune en 1841 ; en 1896 les hameaux de La Lorette, Le Petit Cambrésis, La Louvière et du Rejet de Beaulieu se séparent à leur tour pour former le village actuel de Rejet de Beaulieu. La place et ses abords comportent tous les éléments caractéristiques de l’Ancien Régime : le four banal, le puits et l’abreuvoir communal, l’église, le cimetière, l’hôtel de ville, le presbytère, la grange dîmière, un pilori et une halle qui rappelle que Catillon possède un marché franc aux bestiaux, qui a lieu le 10 de chaque mois et qui dure jusqu’en 1930.
Jusqu’en 1806, Catillon reste la 4ème commune de l’arrondissement de Cambrai, derrière Le Cateau et Solesmes avec 2962 habts et jusqu’en 1851 la deuxième du Canton du Cateau avec 2640 personnes. Eloigné des grands centres urbains et sites de production, Catillon, peu touché par la révolution industrielle, oriente sa production vers l’agriculture et l’élevage, et voit sa population décroître.
Le village a gardé un patrimoine architectural civil et religieux avec des maisons du XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles, ainsi que de nombreuses chapelles, le tout dans un cadre rural animé par les péniches et bateaux de plaisance, qui à la belle saison, navigue sur le canal de la Sambre à l’Oise.
Mairie :
1724 et 1725, en brique, pierre et ciment
Grand place
Qualifiée en mai 1725 de « grande maison neuve » cette maison est probablement construite après le grand incendie de mai 1724 qui ravage la place du village, par Jacques Crétinet, laboureur aisé ; après le décès de ce dernier, elle passe dans les mains de Marie Michelle Fleuru qui, pour constituer sa dot afin d’entrer dans les ordres, vend celle-ci à la communauté villageoise avec l’accord des principaux habitants du lieu, notamment les anciens mayeurs et échevins, en vue de devenir l’hôtel de ville de Catillon.
Dans celui-ci les 7 échevins et le mayeur rendront petite, moyenne et haute justice. L’édifice, complètement excavé, présentait jusqu’à l’orée du XXème siècle une façade en brique avec des entourages de portes et de fenêtres en pierre bleue. Une porte, donnant sur le côté est, présente encore un écusson sur le linteau, mais l’inscription en est malheureusement totalement effacée.
La construction a conservé une belle charpente en chêne, ainsi qu’un sol de grenier carrelé de carreaux rouges. En 1731, un clocheton est installé sur la toiture : son style, qualifié de Renaissance espagnole, s’accorde avec celui du clocher de l’église. Il renferme une petite cloche qui a échappé à l’attention des Allemands durant la Première Guerre Mondiale et qui porte l’inscription : « je suis à Castillon sur Sambre 1725 ». En 1905, la façade est cimentée pour lui donner l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui.
Maison :
1751, Brique et pierre, 5 rue de Fénelon
Cette demeure sans conteste la plus remarquable du village, bien datée par les ancres en fer de la façade, est entourée d’une corniche en pierre. Des éléments d’une maison plus ancienne sont incorporés dans sa construction dont une porte, avec entourage en pierre bleue, présentant une pierre millésimée sur le linteau avec le monogramme christique « IHS » c'est-à-dire Iesus Hominum Salvator, la date 1705 et les initiales JH, il s’agit de Jean Huvelle, mayeur du lieu, qui fit construire cette première maison. Celle-ci passe ensuite à son fils, notaire et brasseur, puis dans celle de sa fille Marie Josèphe ? qui épouse Pierre Pamar, mayeur et notaire du bourg de Catillon. Ce dernier a fait construire cette grande maison bourgeoise qui témoigne de sa position dans la communauté villageoise. A son décès en 1764, cette maison est transmise à sa fille aînée qui épouse en 1766, Constant Gressier, dernier propriétaire des lieux avant la Révolution, mais aussi dernier mayeur du village.
Le 17 frimaire an III, tous leurs biens sont vendus comme biens d’émigrés.
Chapelle St Roch et Notre Dame de Lies :
1807, pierre bleue, rue Faidherbe
Cette chapelle présente une inscription altérée par le temps « cette chapelle fut bâtie par Nicolas… et sa femme en l’honneur de St Roch et de N.D de Lies. 1807 » Jusqu’à la première guerre mondiale, elle accueille les gens ou « la diseuse de neuvaines » qui désirent invoquer les saints de cette chapelle ; ceux-ci doivent alors demander la clef de l’oratoire aux habitants de la maison située en face ; après neuf jours de prières, ils laissent brûler un cierge : si la flamme file ils seront exaucés. Catillon possède 6 oratoires de ce type, tous en pierre bleue de forme carrée, ronde ou octogonale. La plus ancienne de ces chapelles date de 1732. Toutes les autres sont du XIXème siècle. Avec deux autres oratoires du XXème en brique ou en ciment, deux chapelles en brique plus importantes et deux calvaires, son patrimoine religieux est important.
Eglise de la Nativité de la Sainte Vierge :
De 1841 à 1843 et 1925
Architecte : Debaralle
Brique et pierre, grand place
Détruite par les Allemands en 1918, reconstruite et achevée en 1925, mitraillée à la libération, l’église actuelle est construite sur les plans et les soubassements de l’ancien édifice bâti entre 1841 et 1843. La construction a gardé son aspect antérieur à 1918, hormis quelques modifications mineures apportées au clocher et qui datait pour sa base de 1671 et pour sa partie supérieure des années 1725.
Ce clocher épargné par le vandalisme révolutionnaire qui détruit le corps principal
de l’église, est incorporé dans l’édifice du XIXème siècle. En 1839, l’architecte
Debaralle explique son projet : « … il y a nécessité de reconstruire une église
qui soit en rapport avec le beau clocher qui a échappé au vandalisme de 93…
Notre but en composant ce projet a été de faire un édifice d’un aspect convenable, distinct et d’une architecture régulière… il fallait que l’église nouvelle rappelât un peu l’ancienne (celle du XVIIIème), qu’elle fût en rapport avec le clocher existant et
qu’elle donnât à la commune une importance relative qui puisse faire naître
une opinion réelle de sa richesse, qui la relève enfin aux yeux de ses habitants,
aussi bien qu’à ceux des étrangers... »
Ecole anglaise de South Shields :
1925
brique et ciment, 17 route nationale
La South Shields School a remplacé au même endroit, la précédente école de garçons détruite lors des bombardements d’octobre 1918. En 1922, la ville de South Shields adopte la commune et se propose de reconstruire l’école de garçons ; en remerciement, le 12 février 1922, la municipalité décide que l’école portera le nom de cette ville et que ses armes y seront gravées : « et pour bien marquer le caractère anglais de la construction laisse si elle le désire à la municipalité de South Shields l’honneur d’en établir les plans qui seront ensuite fidèlement exécutés » En 1923, la première pierre est posée par Edward Smith, maire de South Shields lors de sa visite à Catillon les 29 et 30 septembre et 1er octobre 1923. En août 1925, la municipalité achète à M. Fogel de Valenciennes le médaillon sculpté avec inscription, aux armes de South Shields et portant ces mots : « courage, humanité, commerce » ainsi que la devise « Always ready 1850 » ce médaillon est posé sur le fronton de l ‘école et l’on peut considérer qu’en 1925 la South Shields School au carctère très marqué est achevée.
Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.