Montay

Eglise Saint Jean-Baptiste

 

Baptistère Montay Baptistère Montay                                                        

    Canton du Cateau-Cambrésis

    Arrondissement de Cambrai

    Superficie: 553 ha

    Population: 353 habts

    Habitants : les Montagnards

    Cours d'eau: la Selle et le Richemont

 

          

 

 

 

 

 

 

 

 

Origine du nom: de "mont" et de "ay", "lieu habité" ou " point d'eau" ce qui signifie " village sur la montée"

 

HISTORIQUE:

Montay conserve des traces d'un passé ancien et riche. Le village est situé dans la vallée de la Selle et sur l'une de ses pentes. Il possède de nombreuses sources, notamment celle de la Cavée qui alimente la fontaine municipale où les habitants vienent encore aujourd'hui s'approvisionner en eau potable et la source de la Feuillée qui est la plus importante. Deux grandes routes se croisent près de l'église: l'une d'entre elles est la chaussée Brunehaut ( la D932), ancienne voie romaine qui va de Bavay à Vermand. Le parcours en est sinueux autour de Montay, ce qui attesterait, d'après l'historien local, Xavier Machu, la présence d'un ancien lieu de culte ou d'habitation celtique. Si cette occupation n'a pas été prouvée, celle des Gallo-Romains est attestée par la mise à jour en 1880-1881, d'un cimetière romain tardif, et peut-être d'un cimetière mérovingien- de nombreuses tombes sont accompagnées d'objets. Aucune étude importante n'est pourtant menée à l'époque, laissant le champ libre aux pilleurs de toutes sortes. On trouve mention d'une seigneurie en 1190,  avec une demeure seigneuriale constituée par l'importante cense de la Feuillée. En 1103, l'évêque  de Cambrai, Burchard, fonde un hôpital à Montay. Primitivement tenu par des religieux, il est ensuite desservi par les soeurs de Saint-Lazare, à qui Pierre de Mirepoix accorde une rente et une règle de vie monastique en 1311 pour soigner les lépreux. L'hôpital de Saint Ladre est saccagé au cours de la révolte des huguenots en 1566. En 1574, pour leur sécurité, les religieuses obtiennet l'autorisation de loger au Cateau, tout en continuant à donner leurs soins aux malades. Plus tard, la lèpre ayant disparu, elles dirigent une école pour jeunes filles au Cateau jusqu'à la Révolution. Une plaque dans l'église rappelle que sous la Révolution, deux prêtres originaires de Montay, Jacques-François Preux et Jean-Baptiste Danjou, sont guillotinés en 1794. La même année, l'imposante armée des alliés, constituée de 100.000 hommes et dirigée par l'empereur François II d'Autriche, s'établit sur les hauteurs de Montay en direction de Forest. Au XIXème siècle, une importante partie de la population abandonne les activités agricoles pour se faire employer dans les usines du Cateau et dans les petits établissement qui s'implantent alors dans la commune, comme le moulin à huile du Tordoir, la sucrerie ou la brasserie. Pendant la Première Guerre mondiale, l'abbé Emile Glorieux ( 1878-1954) est désigné comme maire par les Allemands qui occupe le village pendant tout le conflit. Cette forte personnalité, qui consacre sa vie à la commune, est curé de Montay de 1907 à 1954, et maire de 1914 à 1935. L'histoire de mOntay recèle probablement des richesses à découvrir: en 1984, des travaux de voirie ont permis la mise à jour de vestiges gallo-romains.

 

Moulin du Tordoir

XVIIIe et XIXe siècles

Brique

2 rue de Richemont

En suivant une boucle de la Selle, une allée conduit à l'ancien moulin du Tordoir, où la chute d'eau subsiste ainsi que le grand bâtiment d'exploitation qui est habité. Au XIXème siècle, de nombreux moulins à huile, appelés "tordoirs", utilisent dans la région la force des chutes d'eau pour broyer des oléagineux.

Après la première guerre mondiale, le Tordoir, dirigé par Charles Caillaux, emploie une dizaine d'ouvriers. Vers 1930, les activités sont orientéesvers la production de poudre à laversous le nom de Kur, de savon mou et de savon de Marseille de la marque Ponsin Frères, installée au Cateau. Puis l'usine est consacrée au traitement de la magnésie noire ou manganèse, ce qui a eu des effets néfastes sur l'environnement.

Les activités de ce moulin cessent définitivement vers les années 1950. Un second moulin situé en aval du Tordoir, autrefois consacré à la meunerie, est aujourd'hui désaffecté mais toujours habité.

 

Anciennes meules

XIXème siècle

Pierre ( de 5 à 10 tonnes)

Moulin du Tordoir

Ces trois meules, surnommées les " trois orphelines" sont exposées à l'entrée de la propriété du moulin du Tordoir, dont elles proviennent. A partir du XIXème siècle, une innovation technique capitale permet d'installer plusieurs paires de meules dans les moulins, porté par un beffroi entraîné par un seul moteur. La Selle est une rivière au débit rapide et constant, qui se prête bien à l' activité des moulins. C'est à l'époque où le moulin du Tordoir de Montay, broyant le colza, le lin, et surtout l'oeillette, produit une huile comestible, ainsi que des sous-produits tels que les tourteaux, pour l'alimentation du bétail en hiver et la glu bien connue des oiseleurs.

 

 La Feuillée

1707, XIXème siècle et après 1918

Brique et pierre bleue

Chemin de la Feuillée

L'imposante cense de la Feuillée aligne encore, à l'écart du village, un bâtiment d'habitation avec un porche datant  de 1707, surmonté des vestiges d'un pigeonnier, de vastes bâtiments d'exploitation, un parc et des prairies. Cette ferme est bâtie sur l'emplacement de la demeure seigneuriale possédée en 1190 par Raoul de Montay, puis successivement par Simon et Watier ses fils.

Plus tard, elle devient possession de l'archevêque de Cambrai. Après la Révolution, la vente des biens du clergé ne se fait pas sans opposition dans la châtellenie du Cateau, possession personnelle de l'archevêque de Cambrai, et longtemps des rumeurs de malédiction s'attachent aux propriétaires. Pendant la Première Guerre Mondiale, cette ferme est utilisée par les Allemands comme laiterie-fromagerie militaire- elle compte alors plus de 1000 bovins. En 1917, les 26 clarisses chasses de Péronne y trouvent un refuge provisoire. L'ensemble est désormais inadapté à l'exploitation agricole moderne.

A côté du porche, des armoiries dégradées ont été conservées, surmontées d'un ange et de la date " 1697".

 

vitrail N.D Lourdes vitrail N.D Lourdes   Chapelle Notre Dame de Lourdes

1949

Brique

rue de la Cavée

Une plaque apposée à l'intérieur de la chapelle explique l'origine de l'édifice: " cette  chapelle a été édifiée en 1949 pour la réalisation d'un voeu fait en 1940 par Mme Vve Claisse -Minaux et sa famille " La famille Claisse, en remerciement d'avoir été réunie saine et sauve après la guerre, fait édifier cette chapelle sur un terrain lui appartenant, avec l'aide de l'abbé Emile Glorieux, curé de Montay de 1907 à 1954.

Dans le diocèse de Cambrai, les pélerinages à Lourdes sont très bien organisés depuis la fin du XIXème siècle par les hospitaliers, bénévoles au service des malades. Le fondateur du train orange qui emmène les malades à Lourdes chaque été, est Emile Glorieux, curé qui a marqué la vie religieuse locale.

D'assez belles dimensions, la chapelle est située sur une petite hauteur où cinq marches précèdent une montée.

Construite en briques disposées de manière traditionnelle , elle abrite trois bancs avec agenouilloir et un autel en bois, et comporte un vitrail évoquant le miracle du cierge, qui eut lieu le 17 avril 1858.

 

Eglise St Jean Baptiste et Mairie

avant 1891

brique et calcaire

Chaussée Brunehaut et rue de la Mairie

 

église de Montay église de Montay  La reconstruction en brique ainsi que l'ajout d'un clocher et d'un porche en 1891 masquent l'ancienneté de cette église à nef simple, comprise entre la tour-porche et le choeur.

A l'extérieur, la majeure partie du chevet, le mur nord et une partie du mur sud sont encore en pierre, avec une fine chaîne de brique en haut du mur. Un élément ancien, antérieur au XVème siècle est encore présent dans le choeur près de l'autel: une piscine en grès recouvert de peintures, qui servait aux ablutions sacrées des prêtres. Il est probable que la base du choeur ait appartenu à l'ancienne chapelle de l'hôpital Saint-Ladre, où les religieuses soignaient les lépreux et dont les vestiges existeraient dans la propriété agricole voisine. Endommagée après 1918, l'église est restaurée. Elle contient encore un abondant mobilier et des statues en bon état de conservation.

 

Le bâtiment de la mairie actuelle -l'ancien presbytère, dont le jardin abrite une statue de Saint Bernard -, le monument aux morts situé entre les deux et l'église constituent un ensemble homogène de taille modeste, représentant bien le microcosme communal français.

 

Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.

Publié le Mardi 17 mai 2005 • 10135 visites

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