Canton du Cateau –Cambrésis
Arrondissement de Cambrai
Superficie : 277 ha
Population 2006 : 354 hab.
Habitants : les Reumontois
Cours d’eau : l’Erclin
Origine du nom : il proviendrait de reus mons, « mont sanglant » ou « mont violent », qui évoquerait une bataille, un lieu de sacrifice ou un seigneur pillard ; Reumont s’écrivait autrefois Roirmunt ou Ruirmont.
HISTORIQUE
Reumont l’une des plus petites communes de France en superficie, est situé sur la route départementale 932,ancienne voie romaine reliant Bavay à Vermand.L’occupation gallo-romaine est attesté par plusieurs découvertes au XIXème siècle mais qui n’ont pas été accompagnés de campagnes de fouilles .Au Moyen Age le seigneur Gilles de Reumont fait édifier , en 1366, un château avec donjon de pierres et double enceinte de fossés, le château de Folle-Emprise, ou Folemprise . Il est détruit en 1633, sans doute au cours des guerres franco-espagnoles, de nombreux pillards ravageant la contrée. Seul un lieu-dit marque aujourd’hui l’emplacement du château. Sous l’ancien régime Reumont et Maurois ne forment qu’une seule communauté administrée par les mêmes échevins. Comme dans les autres villages de la châtellerie du Cateau de nombreuses terres étaient propriétés d’églises : elles appartenaient à l’abbaye Saint-Aubert de Cambrai ou à l’abbaye Saint-André du Cateau. Au XIXème siècle le village vit principalement de l’agriculture, complétée par une activité textile consacrée à la fabrication du linon aujourd’hui disparue. Des carrières sont exploitées pour l’extraction de la chaux. A partir du début du XIXème siècle la communauté protestante est importante à Reumont : on compte 80 protestants en 1846, 112 en 1856 et 117 en 1866 soit un neuvième de la population en 1850, le culte est célébré dans une maison particulière, rue de l’Enfer, puis, à partir de 1870, dans un, temple. Par la suite, la communauté devient beaucoup plus discrète .Pendant la première guerre mondiale, Reumont est très éprouvé : lors de la bataille du Cateau, le 26 Août 1914, et de nombreuses destructions affectent le village.
CHAUSSEE BRUNEHAUT époque gallo-romaine
La commune est traversée par une ancienne voie romaine importante reliant Bavay à Vermand : elle est connue sous le nom de «chaussée Brunéhaut », nom en souvenir de la célèbre reine ennemie de Frédégonde, mais en référence aux bornes qui jalonnaient autrefois son parcours, « borne haut ». Le sous-sol de Reumont recèle des traces de l’occupation gallo-romaine sur laquelle la lumière n’a pas encore été faite, malgré les découvertes du XIXème siècle. En 1803, « près du village »des squelettes sont dégagés, accompagnés d’un mobilier peu abondant. En 1842, « au centre du village » la localisation étant tout aussi approximative ,16 tombes mérovingiennes sont encore mises au jour. A partir de 1889, quelques fouilles sont menées, et le mobilier découvert déposé aux musées de Bavay et de Valenciennes. Il est vraisemblable que ces découvertes successives proviennent d’une seule et même nécropole.
EGLISE SAINT-PIERRE –ET-SAINT-PAUL
XVIIème siècle et de 1847à 1848 brique et pierre blanche
Au cours de la Révolution, l’église, édifiée en 1622 en style gothique, est vendue aux enchères et démolie, à l’exception du clocher un peu plus tardif. En 1803, une première église provisoire aux murs de torchis et au toit de chaume est construite. Elle est remplacée en 1847 par l’édifice actuel, sous l’impulsion de l’abbé Blas. L’édifice est bénit en 1848, au milieu d’un grand rassemblement populaire. Cette église, construite en brique dans son cimetière, conserve l’ancien clocher en pierre blanche – la date de1641 y est inscrite. Les matériaux ont été extraits d’un puits situé à proximité, le puits Saint Pierre. On rapporte que la construction de l’église se fait avec un grand soutien de la population, auquel participe même la communauté protestante dont le maire de l’époque fait partie. La façade, en brique, est caractérisée par une grande sobriété : elle est dépourvue d’ornements à l’exception d’un fronton triangulaire et de fausses colonnes carrées en relief, et les deux niches de part et d’autre de l’entrée sont vides de statue. Le bâtiment présente aussi la particularité d’être orienté à l’envers par rapport à la traditionnelle disposition vers l’est. Une pierre gravée, dégradée, avec les armoiries du comte de Reumont, qui proviendrait du château de Folle-Emprise, est incluse en haut du mur du clocher.
CALVAIRE
1869 Brique
Rue de l’église
Situé à l’extrémité de la rue de l’église, appelée autrefois ruelle Delsaux, « du saule », et au croisement du chemin de Reumont à Troisvilles, dit « chemin du Moulin-de-Pierre », l’ancien calvaire est détruit pendant la révolution. Après sa démolition, ses matériaux sont vendus. Le calvaire actuel, simple maçonnerie de brique, se signale par sa hauteur inhabituelle. Il porte la date de 1869. Dans le village, deux chapelles, cimentées, sont situées à chaque entrée du village sur la chaussée Brunehaut : la chapelle Sainte-Thérése et la chapelle Saint-Hubert.
Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.