Arrondissement de Cambrai
Superficie: 635 ha
Population en 1999: 237 habts
Habitants: les Rejetois
Origine du nom: "rejet" signifierait " lieu écarté " , voire " terre inculte", toponyme qui pourrait également allussiion aux pâturages communaux où les paysans, autrefois, pouvait faire paître leurs troupeux moyennant des redevances; Beaulieu, cité dans les documents dés le XIIIème siècle, désigne le beau territoire s'étendant entre Catillon sur Sambre et le département de l'Aisne.
Le blason: la tour évoque l'hypothétique château de Catillon sur Sambre, dont Rejet de Beaulieu était autrefois un hameau, avec, en son centre, un corps de chasse rappellant St Hubert, patron de la paroisse.
Historique
Rejet de Beaulieu est situé sur les bords du canal de la Sambre à l'Oise, aux confins du Cambrésis et de la Thiérache. Gourgouche, ou Gourgouge, hameau aujourd'hui disparu, constitue l'habitat primitif du village.
Il est composé pour l'essentiel d'un important domaine qui relève de l'abbaye de Fesmy, dans l'Aisne, et qui est incendié lors des guerres révolutionnaires par les Autrichiens en 1793. La tradition orale veut qu'une forteresse y ait existé et ce, bien avant celle de la Malmaison à Ors, distante de quelques kilomètres seulement, mais aucune pièce d'archives ne vient étayer cette thèse. La commune, autrefois partie intégrante de Catillon sur Sambre, est de création récente. Elle résulte de la fusion de 4 hameaux: Rejet de Beaulieu, proprement dit la Laurette, le petit cambrésis et la Louvière, particularité qui a contribué à retarder la promulgation de la loi d'indépendance du 23 juin 1896, après 34 ans de lutte. Ces hameaux ainsi que l'abbaye de Fesmy toute proche qui exerce une influence spirituelle et temporelle prépondérante, occupe une situation géographique exceptionnelle. Placés à la frontière des Pays Bas espagnols et de la France, aux confins de la généralité de Soissons et de la province épiscopale du Cambrésis, et relevant de cette dernière, ils sont l'enjeu de conflits incessants. Pendant des siècles, les hasards de la géopolitiques valent bien des déboires à la future commune de Rejet de Beaulieu, désordres qui ne s'achèvent qu'en septembre 1791. Les conflits contemporains marquent également de leurs empruntes le village. L'offensive britannique du 4 novembre 1918, sur les bords du canal de la Sambre à l'Oise, provoque indirectement d'importantes destructions, celle de l'église, de l'école, de nombreuses maisons et fermes. En mai 1940, les tirailleurs marocains font preuve d'une résistance acharnée et d'un grand esprit de sacrifice. Aujourd'hui, le village a retrouvé sa sérenité et privilégie une certaine qualité de vie. Après avoir connu son niveau le plus en 1982, la population entame une lente remontée, si l'on en juge par les derniers recensements.
Eglise St Hubert
de 1927 à 1929
brique
L'église paroissiale illustre les relations conflictuelles qui ont longtemps opposé
Catillon sur Sambre à Rejet de Beaulieu. Dès 1876, 20 ans avant que l'indépendance
ne soit proclamée, l'abbé Cauest se propose d'acquérir les terrains nécessaires à la
construction d'un sanctuaire et entreprend de recueillir des fonds. Les édiles
catillonais refusant de participer financièrement. L'édification se fait au frais des
habitants et grâce à la générosité publique, effort d'autant plus méritoire jusqu'à cette
époque les hameaux traversent une crise économique et sociale majeure. Malgré les
obstacles, l'église sort de terre et, le 24 juin 1879, Mgr Monnier, évêque auxiliare de
Cambrai, procède à sa bénédiction. Durant la première guerre mondiale, la cloche est
" réquisitionnée" par l'ennemi en 1917 et à l'heure de la débâcle allemande, d'octobre
1918, l'édifice est criblé d'obus. Seule la sacrisitie est épargnée.
Les décombres servent de remblais pour le passage du matériel militaire britannique. Les travaux de reconstruction débute en 1927 et, le 29 septembre 1929, la bénédiction de la nouvelle église donne lieu à une majestueuse procession.
Saint Hubert
Bois d'épine
Cette statue polychrome ornée autrfois la chapelle St Hubert.Elle a été l'objet, il y a quelques années d'une restauration qui l'a garnie d'un socle plus important qu'à l'origine. La niche de la chapelle étant alors trop exiguë, cette staue est placée, dans l'église paroissiale, dédiée elle aussi à St Hubert. Le saint est ici représenté avec ses attribust traditionnels: le cor de chasse, le cerf crucifère, l'arc et le carquois. Autrefois à l'issue de la messe célébrée en son honneure le 3 septembre, la tradition voulait que du pain préablement béni par le prêtre, le " pain de St Hubert", soit ensuite donné aux animaux de la ferme et notamment aux chiens afin de les préserver de la rage. Une affiche conservée aux archives communales est datée de 1955, témoigne que cette coutume était encore respectée il n'y a pas si longtemps.
Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.