Canton du Cateau Cambrésis
Arrondissement de Cambrai
Superficie: 901 ha
Population 2006: 333 hab
Habitants: les Mazinghienois
Origine du nom: soit de l'anthroponyme Mazo, suivi du suffixe germanique- ghien
pris dans le sens de domaine, soit du latin mansorum suivi du suffixe ghem qui signifierait " bourg de maisons", " agglomération de fermes", soit enfin d'un mot patois, mazingue, qui signifie "mésange".
Blason: cohabitent les armoiries de l'archevêché de Cambrai, dont a toujours fait partie Mazinghien, le lion des Flandres et enfin la mésange.
HISTORIQUE
Jusqu'au XVIIème siècle, Mazinghien, primitivement appellé Robercourt, n'est qu'un hameau éloigné du Cateau-Cambrésis, au même titre que Pommereuil, avec tous les inconvénients qui en résultent. Dés la fin du XVIème siècle, Mgr Guillaume de Bergues, archevêque de Cambrai, entame des pourparlers avec Antoine de Gomicourt, abbé de St André du Cateau, en vue de créer une paroisse à part entière à Mazinghien. Son successeur, Mgr Vanderbursch approuve cette initiativeet fait bâtir en 1622 une église.
Le 7 mars de l'année suivante, les moines de St André entérinent la séparation d'avec la paroisse mère de St Martin du Cateau, à condition que les habitants s'engagent à subvenir à l'entretien de la nouvelle église. Des siècles durant, le clergé exerce dans cette partie éloignée du diocèse, où la pratique religieuse est intense, une influence majeure. En 1873, l'abbé Wyart, qui a fait édifier la seconde église 10 ans plus tôt, fonde une école libre située dans la Petite Rue, fait rare dans une localité de cette taille. Cet établissement, en dépit dune courte interruption en 1902, provoquée par la dissolution des congrégations, dispense une éducation religieuse à des générations d'enfants et cohabite avec l'école de la République jusqu'à la date récente de 1964. Malgré des dégâts considérables survenus en 1918 - Mazinghien est alors déclaré "village détruit"- la localité a conservé ses alignements de maisons à pignon sur rue qui ofnt son originalité. Eloignée des grands axes de circulation et incluse dans le périmètre du parc naturel régional, la commune s'efforce de valoriser son cadre de vie; la place honorable qu'elle occupe au palmarès des Floralies du Nord en témoigne.
ORATOIRE NOTRE DAME DE GRACE- SAINT LAURENT- ET SAINT DONAT
1819
Pierre
l'Arbre de Guise
Erigé au hameau de l'Arbre de Guise, cet oratoire, de type carré, est situé dans un enclos fermé par une grille. Selon la tradition rapportée par l'abbé Baudchon, auteur d'une monographie sur le village, un dénommé Lefebvre, agriculteur, fait élever cette chapelle après avoir échappé de justesse à une mort violente. L'un des ouvriers, vraisemblablement par vengeance, s'était résolu à se débarrasser de lui. Dissimulé derrière une haie, il s'apprêtait à accomplir son forfait lorsqu'il est soudain pris de remords. Se jetant aux pieds de son maître, il lui avoue alors ses sombres desseins et implore son pardon. Cet oratoire est très fréquenté par les fidèles, notamment lesm ères qui viennent invoquer St Laurent et St Donat pour leurs bébés dont le visage est atteint d'affections cutanées. Après avoir pénétré dans l'enclos, le fidèle peut s'agenouiller pour prier sur une pierre de seuil, disposéeen avant de l'édifice. De nos jours, ces pierres ont le plus souvent disparu. L'oratoire proprement dit est surmonté d'une boule symbolisant la Terre, et d'une croix ordinaire en fer forgé. Une seconde croix orne la grille de la niche. Autre singularité, la dédicace, le plus souvent située sous la niche, surplombe ici cette dernière. L'inscription indique: " Notre Dame de Grace St Laurent et St Donat priez pour nous 1819". La niche elle -même est précédée d'une console ouvragée où les passants peuvent déposer des fleurs ou une bougie.
MAUSOLEE DU GENERAL HUGO
Fin du XIXème siècle
Sculpteur : Boislens
Pierre
Cimetière
Né à Paris le 25 novembre 1804, Pierre Charles Hugo entre à Saint Cyr à l'âge de 18 ans. En 1831, lors du siège d'Anvers, il se fait remarquer par sa vaillante conduite, qui lui vaut par la suite d'être décoré de l'ordre de Léopold. En 1837, il épouse Virginie Wyart, soeur du futur curé de Mazinghien. Il gravit les échelons de la hiérarchie militaire, mais c'est son versement dans l'armée d'Afrique qui donne un nouvel élan à sa carrière. Il participe à de nombreuses missions de pacification dasn une Algérie conquise de fraîche date et en proie à de fréquents soulèvements. Le 11 mars 1857, ses états de service lui procurent ses étoiles de général. Huit ans plus tard, il est fait grand officier de la légion d'honneur. Il passe fréquemment ses permissions à la cure de Mazinghien, auprès de son beau-frère l'abbé Wyart. Le presbytère renfermait dit-on de nombreux témoignages de ses campagnes, notamment de remarquables peaux de fauves, et un portrait du général, en pied, grandeur nature, qui ornait le salon. Son dernier séjour à Mazinghien lui est fatal: le 28 juillet 1868, rongé par la fatigue et la maladie, Pierre Charles Hugo s'éteint à l'âge de 64 ans. Sa carrière militaire est marquée par une grande fidélité au pouvoir en place, que ce soit la royauté, sous Louis-Philippe ou le Second Empire, sous Napoléon III. Il est enterré dans un vaste caveau avec son épouse et son fils, son beau-frère l'abbé Wyart, soeur Xavier première supérieure de l'école libre de Mazinghien, ainsi que les abbés Herbaux et Bocquet.
EGLISE NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION
1925
Brique
Grand Rue
L'église primitive, contemporaine de la création de la paroisse, est construite en 1622 avec les matériaux du vieux château de Tassaumez et de l'ancienne chapelle St Sauveur du Cateau. Le sanctuaire est bénit le 2 février 1623 par Mgr Vanderburch, archevêque de Cambrai. Dirigé vers l'Orient, comme c'est généralement le cas à l'époque, l'édifice aurait présenté un aspect similaire à celui de Ribeauville, dans l'Aisne. A la révolution,l'église est vendue comme bien national pour la somme de 8000 francs au sieur Manchez, président du conseil de fabrique de Mazinghien. En 1863, le bâtiment ayant subi les outrages du temps et se révélant exigu pour un exercice convenable du culte, l'abbé Wyart, desservant de la paroisse, entreprend la construction d'un édifice plus vaste, occupant cette fois la place du village dans le sens de la longueur. Lors de la démolition de l'ancienne sacrisitie est découvert un bas-relief de grande valeur du XVème siècle, aujourd'hui disparu. Les terribles bombardements d'octobre 1918 ont raison de cette église. Six années durant, les offices religieux sont célébrés dans l'école libre du village, avant que la nouvelle église ne soit consacrée le 28 juin 1925.
Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.