Canton du Cateau-Cambrésis
Arrondissement de Cambrai
Superficie : 938 ha
Population en 2006 : 461 habts
Noms des habitants : les Groisiens
Origine du nom : du celte groëve « fosse à l’eau », qui désignerait un terrain très humide, ou gallo-romain gresum, « terrain rocailleux ». Cependant l’origine du nom pourrait avoir un rapport étroit avec la position géographique du village, à l’intersection de deux routes importantes, à la « croisée » des chemins.
Blason : la tour blanche sur fond rouge rappelle les armoiries de Catillon sur Sambre, dont la Groise était autrefois un hameau. L’épée symabolise à la fois la séparation d’avec Catillon, l’attribut traditionnel de St Michel patron de l’église, ainsi que l’ordre du Temple, présent dans la région ; le dragon sur fond bleu évoque St Michel ; la couronne rappelle l’hypothétique château de Catillon sur Sambre avec en son centre la date de 1841 qui indique l’année à partir de laquelle La Groise devient indépendante.
Historique :
Le village est traversé par deux grands axes qui relient respectivement le département des Ardennes et Valenciennes à Laon. Son paysage de bocage et l’architecture de son habitat annoncent l’Avesnois et la Thiérache proches.
Jusqu’en 1841, La Groise n’est qu’ un hameau certes populeux de Catillon Sur Sambre. Dès 1770 des velléités d’indépendance se font jour mais sans grand succès. Ces revendications sont exprimées de nouveau en 1838 avec plus de vigueur et sont finalement exaucées le 13 juin 1841. Les bâtiments de la jeune commune restent à construire : l’église est donc édifiée et achevée en 1852, et la mairie en 1881. Quant au partage des biens respectifs, il fait l’objet de contestations pendant près de 20 ans.
Au XIXème siècle, les bases de l’économie locale reposent pour l’essentiel sur une agriculture à dominante herbagère et sur le tissage à domicile, avec 130 métiers à tisser en 1862. Des petites industries agroalimentaires font leur apparition, telle la brasserie Leblon, située rue de Catillon et une fabrique de fécules installée à la ferme du Galop. Mais en raison d’une concentration industrielle et d’une baisse importante des salaires, le secteur textile se trouve laminé dans les années 1880. La population diminue fortement, passant de 1096 habitants en 1841 à 852 en 1891, pour descendre à 702 habitants la veille de la première guerre mondiale. Comme dans de nombreux villages de l’est du Catésis, les bombardements amènent leur lot de destructions : l’église est endommagée, la salle des fêtes pulvérisée, et de nombreuses maisons et fermes sont détruites.
Aujourd’hui, La Groise apparaît comme un village soucieux de préserver un environnement de qualité.
Eglise St Michel
Après la promulgation de la loi d’indépendance, l’un des premiers soucis des élus est de construire une église qui fait jusqu’alors cruellement défaut. Mais des considérations financières ainsi que le choix de l’emplacement en retardent l’exécution. François Denise offre le terrain situé à l’intersection des trois rues principales du village. Les travaux durent trois ans, et l’église est ouverte au culte en octobre 1852. En 1918, la cloche est démontée par les allemands et les bombardements d’octobre provoquent d’importants dégâts. Les travaux de réhabilitation débutent en mars 1923. L’année suivante, le 1er juin la nouvelle cloche prénommée Claire Ernestine est bénite ; les paroissiens retrouvent alors leur église. En 1931 l’abbé Paul Peers curé de la paroisse, fait appel à M. Bourgeois, artiste décorateur parisien qui acquiert ses lettres de noblesse en participant à la restauration de monuments historiques et en assurant la décoration picturale d’une 50aine d’églises en France et en Algérie.
Celui-ci réalise de remarquables fresques dans le chœur du sanctuaire.
C’est dans l’église de La Groise que les peintures sont les mieux conservées.
Peintures murales
Les fresques évoquent certains épisodes de la Bible. A gauche dans le chœur, le pélican, qui nourrit de ses entrailles ses petits affamés, représente le Christ mort pour racheter les pécheurs. A côté figure l’Arche d’Alliance qui contenait les tables de la Loi. Un peu plus bas, le poisson symbole par lequel le Christ était désigné sur le monument des premiers siècles chrétiens et du Moyen Age.
A droite sont figurés les pains de propositions, les 12 pains déposés chaque semaine, au nom des douze tribus d’Israël, dans le sanctuaire appelé le Saint des Saints et que les prêtres seuls avaient le droit de toucher. De l’autre côté du chœur, après la sortie d’Egypte et le passage de la mer rouge, sont présentés les épisodes de la vie des Hébreux dans le désert et leur libération de l’esclavage. Plus bas Jésus donne son sang pour les pécheurs comme le raisin écrasé par le pressoir donne du vin.
Le dernier panneau représente Saint Michel, patron du clocher, terrassant le dragon.
Oratoire N.D de Grâce :
XVIIIème
Rue de Guise
Cet élégant petit monument de type octogonal situé en bordure de route a été restauré. Le fût est constitué de 4 tambours octogonaux, hormis celui qui abrite la niche, qui, lui est circulaire, et d’un couronnement octogonal lui aussi.
La boule symbolisant la Terre et la croix rappelant Dieu régnant sur le monde parachèvent l’ensemble. La grille qui protège la niche renferme un tronc où les passants déposaient autrefois leur offrande. L’oratoire aujourd’hui dépourvu de console, est rehaussé d’une dédicace « cette chapelle est érigée en l’honneur de Nostre Dame de Grace en mémoire de feu Pierre Joseph Adam et defuntes Marie Joseph Fleuru sa femme – Passants priez pour leurs ames R.P – 17… » Selon Jean-Jacques Brasselet, historien local ll’oratoire semble avoir été édifié vers 1740 par l’une des filles du couple ou plus probablement par Gabriel Fleuru et J.F Adam, curé de Fesmy (Aisne) et tuteurs des enfants. Il établit en outre un rapprochement avec les oratoires de Catillon ( 1732) et Le Cateau (1735), les premiers du genre, semble-t-il.
Généralement ces monuments sont de forme carrée ou cylindrique, plus rarement octogonale.
Un autre oratoire dédié à Notre Dame du Mont Carmel, également appelé chapelle du «chêne brûlé » est situé chemin du Sec-Terrain. Il est pourvu d’une grille ouvragée et porte sa date de construction – 1850. L’emplacement de la lanterne où les fidèles pouvaient brûler des cierges, est encore visible, à gauche de la niche, ce qui est rare.
Maison rurale
1760
Pierre et brique
49 rue de Catillon
Cette demeure préfigure les maisons rurales de l'Avesnois. La toiture, en pente assez pronocée, couverte d'ardoise, protège une construction de brique pourvue d'un soubassement de pierre, à l'exception de la partie ouest reconstruite après 1918. A gauche, un bloc de grès évidé, encastré dans le bas du mur au niveau du sol de la maison, assure l'écoulement des eaux usées.
Les fenêtres ainsi que la porte d'entrée sont agrémentées d'un parement de pierre bleue tout à fait caractéristique. Le linteau comporte une pierre de fondation typique et en bon état de conservation. Cette coutume, très prisée dans la région, connaît une vogue certaine au XVIIIème siècle, et ce jusqu'en 1820. Au dessous de la date de construction de la maison- "1760"- figure le monogramme du Christ " IHS" Iesus Hominum Salvator, qui signifie " Jésus sauveur des hommes"; la lettre H est surmontée de la croix du Christ. Immédiatement en dessous sont représentés un coeur percé de clous, les trois clous de la Passion, de part et d'autre une décoration florale. A la base de l'inscription figurent les initiales des époux bâtisseurs. Cette pierre gravée est rehausée sur trois faces d'une invocation religieuse en latin " Sit Nomen Domini Benecdictum" qui signifie " que le nom du Seigneur soit béni". Ces inscriptions témoignent de la piété profonde des générations d'alors, qui s'efforçaient ainsi d'attirer l'attention bienveillante du Tout-Puissant. Les ancres en fer indiquant la date de 1788 et disposés le long de la façade font un peu figure de précurseurs dans la mesure où leur emploi se généralise plutôt au début du siècle suivant, sous la Restauration; en outre leur présence semble indiquer une transformation importante du logis à cette date.
Monument britannique
1926
Sculpteur: Goulden
Fondeur: Burton
Bronze
Le Chapeau-Rouge
Le hameau du Chapeau-Rouge constitue un lieu hautement symbolique pour la 1ère division britannique : lors de la première guerre mondiale, c'est en effet à cet endroit précis que cette unité subit le premier assaut ennemi particulièrement meurtrier du 26 août 1914. Ce carrefour stratégique est aussi le point névralgique de l'offensive d'envergure du 4 novembre 1918, qui chasse les Allemands du Cambrésis et détermine la capitulation finale 8 jours plus tard. Ce monument, inauguré le 7 avril 1927 en présence du maréchal Foch, rend égaelement hommage aux 16000 soldats britanniques de cette même division tombés sur le sol de France pendant les quatre années de guerre. Cinquante ans plus tard, et en raison de l'intense trafic routier, le monument est déplacé en retrait de la chaussée.
Extraits du Patrimoine des communes du Nord, collectif, Editions Flohic, Paris, 2001.