Yallah !

C'est dans une église de Solesmes comble que la comédienne Françoise Thuriès a retracé à merveille la vie de Soeur Emmanuelle. A l'heure où le pape François parle d'une église pauvre parmi les pauvres, quel bel exemple que celui de Madeleine Cinquin !

Quelle chance pour le doyenné du Cateau Cambrésis d'avoir invité cette comédienne, en fermant les yeux vous vous retrouviez face à face avec Soeur Emmanuelle !

Durant deux heures, le spectacle vous "prend aux tripes", vous vivez ce qui se joue, vous êtes transportés sur scène et vous avez envie de réagir aux questions que se pose Madeleine.....

 

Tout démarre le 06 septembre 1914, un papa emmène ces enfants sur la plage, la mer est dangereuse et sous les yeux de ces trois enfants, le papa se noie. Ce drame marquera profondément Madeleine Cinquin, la future Soeur Emmanuelle, âgée de 6 ans à l'époque et toute sa vie sera orientée à cause ou grâce à cette épreuve.

La vie sans son père est un grand vide, comment le combler, où trouver la personne qui remplira d'Amour l'existence de cette petite fille qui grandit mais qui n'aime pas son corps d'adolescente ?

 

Le catéchisme lui permet de découvrir la vie de Jésus qui donna sa vie pour NOUS, qui s'est sacrifié pour NOUS ! Il a tellement d'Amour pour NOUS, la jeune Madeleine est surprise de tout cet Amour, elle aussi  souhaite en donner autant aux pauvres, aux petits, aux étrangers...Sa vocation se dessine, elle sera religieuse et missionnaire, elle ira annoncer Jésus à ceux qui ne le connaissent pas !

 

Elle partage cette joie et conviction à sa maman et sa fratrie qui n'y croit guère... A 19 ans elle veut entrer au couvent mais sa mère lui propose d'attendre sa majorité ( à 21 ans à l'époque !) Sa famille l'envoie en Angleterre chez sa tante mère supérieure d'un couvent, ravie elle y reste quelques mois. De retour en Belgique elle choisit un père spirituel pour l'aider à avancer dans ses choix mais lui non plus ne croit pas en elle ! Comment parler avec Madeleine, d'obéissance, elle qui n'en fait qu'à sa tête, de pauvreté, elle qui a de multiples tenues et de chasteté, elle qui n'hésite pas à aborder les garçons .....

Finalement il rencontre la mère de Madeleine et la persuade de laisser sa fille entrer au couvent.

 

 

Après son noviciat, elle est nommée en Turquie,  un an auprès de petits puis l'année suivante, auprès d'adolescentes de milieux aisés, elle qui cherchait la pauvreté. Raté !

Madeleine fait classe à des élèves musulmanes, comment parler de Jésus-Christ ? Encore une fois raté !

Sa mère supérieure lui dit " ne parler pas de Jésus Christ" mais transpirer son Amour...

Ces années passées en Turquie, sont un combat au coeur de sa foi, elle cherche la vérité en se plongeant dans l'histoire des religions, dans toutes elle trouve des rayons de soleil...

En 1963, elle est envoyé à Alexandrie, enfin elle va s'occuper d'enfants pauvres; son problème est qu'elle rentre chaque soir dans son couvent... Elle demande l'autorisation à Rome de vivre parmi les pauvres. Tous alors chrétiens et musulmans remercient Dieu de cette bénédiction donnée au travers de cette religieuse...

 

1971: Agée de 62 ans, alors qu'en Europe pour la plupart des gens de son âge sonne l'heure de la retraite, elle arrive au Caïre dans un bidonville pour vivre pauvre parmi les pauvres, souhait qu'elle réalise enfin.

Le spectacle qui lui est offert à son arrivée lui brûle le corps et l'âme : une ruelle jonchée d'ordures où rats et cochons se côtoient et des mouches, des mouches par millliers... Supportera-t-elle cette odeur qui vous prend à la gorge et ne vous quitte plus ? Et au milieu de tout cela un essaim d'enfants qui se nourrissent de ce qu'ils trouvent, de fruits pourris... Un constat, la charge est immense : pas d'eau, pas d'électricité, pas d'égoût, pas d'école, pas de dispensaire, pas d'église. Et pourtant au milieu de tout cela quelqu'un lui parle :  veux tu habiter ici, je te donnerai mes yeux, mes lèvres, mes mains et tout mon être pour que moi Jésus je leur parle d'Amour... Le pacte est conclu , je vivrai ici se dit Soeur Emmanuelle et "en avant "

 

Son Yallah a duré 23 ans, quel bonheur de voir aujourd'hui les fruits qu'il a produit, rien n'a été simple, mais voilà quand l'Amour de Dieu vous pousse à déplacer des montagnes, les fruits qu'Il donne sont magnifiques...

 

Que comme Soeur Emmanuelle, d'autres entendent cet appel pour plus de justice, d'égalité et de fraternité !

 

Article publié par Dorothée QUENNESSON • Publié le Mercredi 26 mars 2014 • 1062 visites

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